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La douceur et le chemin de croix

 

Douceur foretBonjour à vous tous,

C’est toujours un plaisir pour moi de reprendre l’enseignement et de créer un nouveau message pour le site Internet. Ces éclairages me permettent de mieux intégrer ce que je partage, et lorsque cela résonne avec les gens qui les lisent, c’est encore plus stimulant pour moi.

Ces dernières années, j’ai été encouragé à entrevoir la vie sous l’angle de mes idéaux, car je savais que si je voulais donner un sens à mon incarnation, il me fallait m’y aligner. J’hésite ici à employer les termes «mission de vie» ou «mandat d’incarnation», car pour moi, il s’agit vraiment de se créer une vie heureuse où ce que l’on entreprend nous apporte de la joie. Cela n’a rien à voir avec un devoir accablant ou une forme quelconque de missionnariat. C’est un chemin réjouissant destiné à nous rendre profondément heureux.

Un mandat d’incarnation fastidieux, austère et déprimant ne peut correspondre à ce qui est insufflé par l’âme. Si un être se sent attiré par un chemin lourd où le but est d’accomplir une tâche qu’il considère nécessaire, il est plus que probable qu’il s’agisse plutôt d’une mémoire nourrie par une sensation de culpabilité. L’être a alors l’impression qu’il doit accomplir une certaine tâche pour se racheter d’un quelconque passé, ou, comme disaient nos ancêtres, «pour gagner son ciel». De mon côté, quand je parle d’une «mission de vie», je fais référence à un parcours qui apporte une joie profonde et réelle, tout en sollicitant le meilleur de nous. Découvrir ce chemin qui nous fera vibrer en profondeur est le «but de notre incarnation» et c’est la voie royale qui conduit au bonheur.

La quête

L’une des principales quêtes que nous entreprenons dans notre vie est celle de découvrir ce que nous aimons vraiment, ce qui nous anime profondément. Trouver ce que sont ces qualités uniques que nous portons en nous. Et ensuite, lorsque nous les reconnaissons, le but est de les mettre en mouvement pour qu’elles puissent servir la vie autour de nous, en stimulant par la même occasion l’être incarné que nous sommes. Pour moi, c’est ce qui apporte le bonheur et nous aligne, par le fait même, avec notre mission de vie. Personnellement, je ne vois aucune différence entre la joie profonde et le mandat d’incarnation. Les deux sont directement liés.

À l’opposé, nous pourrions associer la dépression à l’écart qui existe entre ce que nous sommes réellement et ce que nous faisons de notre vie, la façon dont nous nous déployons. La dépression agit dans ce contexte comme un fusible qui disjoncte, ce qui coupe l’être de sa force vitale. C’est un signal qui indique que l’extérieur n’est plus en alignement avec l’intérieur.

Plusieurs raisons humaines et sociales expliquent cette séparation d'avec l'intérieur et font en sorte que nous nous éloignons graduellement de notre essence. Mais comme je l’ai souvent mentionné dans mes écrits passés, la principale est liée à notre besoin fondamental d’être aimé et reconnu par nos proches, ce qui conditionne notre relation aux autres. Sans toujours le réaliser, cela nous conduit parfois très loin de ce qui nous procure une joie réelle, car notre envie de plaire nous fera confondre nos élans profonds avec ceux qui seront les plus «acceptables» socialement et aptes à nous procurer l’amour et la reconnaissance.

Comprenons que plus l’amour que nous recevons est inconditionnel dès notre jeune âge, plus nous aurons envie de nous poser la question «qui suis-je» et de chercher la réponse? À l’opposé, plus cet amour sera conditionnel et plus nous voudrons nous adapter pour devenir ce qui aura le plus de chance de nous procurer la reconnaissance et l’amour de nos proches. C’est ce mécanisme qui façonne les humains que nous sommes et qui nous éloigne, ou nous rapproche, de nos pulsions profondes.

Maintenant, ceci étant dit, lorsque cette étape de reconnaissance de soi est atteinte et qu’un être sait ce qui l’anime vraiment, la phase suivante de se mettre en mouvement pour concrétiser ses idéaux et se réaliser n’est pas toujours simple. Voilà le thème que j’aimerais aborder à travers cet écrit.

La volonté de l’âme

Dans ma pratique d’accompagnement, j’entends des gens me poser des questions sur «la volonté de l’âme». On me demande parfois» est-ce que mon âme veut que je sois en amour», ou «qu’est-ce que mon âme attend de moi»? Ce type de question provient d’une sensation de séparation qui est basée sur l’observation que la vie ne semble pas toujours aller dans la direction souhaitée. Certaines personnes ont l’impression que si elles ne parviennent pas à créer quelque chose qui leur tient à cœur, c’est alors que «la volonté de l’âme» est différente de la leur. Ces gens s’imaginent que leur âme possède une sorte d’agenda parallèle incompréhensible qu’ils associent aux mystères de l’incarnation. Et c’est ce mystère qui les amène à se demander ce que leur âme veut, comme s’il s’agissait d’un étranger avec lequel on doit composer.

Les obstacles à créer nos idéaux, ce qui nous rend profondément joyeux, n’ont rien à voir avec les freins posés par l’âme. Celle-ci ne pose aucun frein, au contraire même. Elle nous aide plutôt à enlever les barrières en stimulant nos qualités profondes et en nous faisant ressentir de la joie lorsque nous nous y alignons. Son idéal est le même que le nôtre. Si un parcours nous apporte une joie profonde, il correspond nécessairement à «la volonté de notre âme». Comment pourrait-il en être autrement?

Ceci étant dit, alors d’où proviennent ces sensations d’obstructions et les obstacles qui nous empêchent de créer ce qui nous apporte de la joie dans notre vie? S’ils ne proviennent pas de l’âme, quel aspect de nous les crée? En réalité, ce sont les mémoires – celles présentées plus tôt - et le regard que nous portons sur elles qui nous maintiennent dans une sensation de dette. «Je pourrai créer ma vie rêvée lorsque j’aurai remboursé mon dû, lorsque je me serai affranchi de mes obligations». C’est ce que certains ont nommé le karma. C’est lié à une impression de ne pas mériter ce que l’on souhaite, et cela vient saboter notre vie et repousse continuellement l’échéancier du bonheur.

Le karma

S’il est vrai que le karma existe dans le monde des humains, il est associé au défi de nous pardonner de nos inconsciences passées et non pas à une loi cosmique universelle qui nous impose de rembourser d’anciennes dettes. Cette résistance à nous offrir l’amour inconditionnel que réclame inlassablement «l’humain-en-voyage-sur-Terre» nous maintient dans la roue karmique. Sans ce regard de bienveillance envers notre être profond, celui qui fait son possible pour retrouver la paix et la lumière, nous avons l’impression que nous devons nous racheter d’un passé lourd et honteux en redevenant pur et parfait, à coup d’efforts et de démonstrations d’excellence. Nous croyons qu’ainsi, nous pourrons prouver que nous sommes «dignes de recevoir» la lumière de Dieu.

Le karma est une illusion créée par le jugement de soi et la sensation qu’il faille payer pour se racheter d’actions passées qui ont eu lieu à un moment où nous étions inconscients. Aussi réelle que puisse paraître cette illusion dans notre vie, qui nous fait croire que nous devons mériter ce que nous souhaitons, c’est l’amour inconditionnel de soi qui permet de la déstructurer. Cela nous permet de transformer la sensation d’adversité en véritable mouvement de collaboration où le soutien extérieur devient le prolongement de notre monde intérieur qui nous rappelle que nous sommes notre principal allié.

Ma propre quête

Afin de manifester mes propres idéaux dans ma vie, j’avais évalué qu’une certaine quantité d’effort me serait nécessaire et j’étais prêt à investir beaucoup d’énergie pour y parvenir. Je me disais qu’il devait certainement exister une corrélation entre ces efforts mis en place et la concrétisation de mes rêves. C’est du moins ce que je croyais.

Comme certains d’entre vous le savent, ces trois dernières années m’ont conduit aux quatre coins du globe pour découvrir différentes cultures et m’intégrer dans des milieux de vie variés. À chaque endroit visité, j’ai participé à des projets locaux, soit via l’intermédiaire d’une ONG canadienne ou directement auprès des organisations rencontrées.

Dans l’ordre chronologique, ces projets m’ont conduit au Vietnam, au Sénégal, en Chine, en Inde et en Irlande, et chacune de ces «escales prolongées» m’a amené à vivre une forme ou une autre d’ajustement. Bien que ces aventures m’aient permis de découvrir des capacités d’adaptation insoupçonnées en moi, je dois admettre qu’à plusieurs reprises, surtout au début, je me suis demandé ce que je faisais là.

J’ai longtemps pensé que pour atteindre les sommets de mon être, je devais conquérir la montagne de ma vie et «vaincre mes démons intérieurs». Je me disais que c’est ce qui allait permettre de laisser émerger mon être vrai. J’estimais que c’était dans l’adversité que je découvrirais ma détermination et mon engagement personnel, une façon pour moi de «faire mes preuves» à l’école de la vie. Cette vision m’a amené à vivre des expériences parsemées d’obstacles qui donnaient un sens à ma quête spirituelle. Je les voyais comme des trophées sur la route qui témoignaient des épreuves traversées. C’était pour moi le passage obligé qui me permettrait de parvenir à mes fins.

En dehors de ma zone

Durant les sept mois qu’a duré mon aventure au Vietnam, la première des cinq, j’ai vécu en dehors de ma zone de confort. J’habitais une ville de 10 millions d’habitants (Ho Chi Ming City) où, dès les premiers jours, j’ai dû composer avec des sollicitations de toutes sortes, trouver mes repères, apprendre à me déplacer en scooter (une première pour moi) et développer des liens dans une langue diamétralement opposée de la mienne (voir texte Le tourisme spirituel). J’ai donc passé sept mois en suradaptation.

Par la suite, l’ONG avec laquelle j’œuvrais m’a proposé un nouveau projet au Sénégal. Bien que la vie y fût plus douce et agréable qu’au Vietnam, et que le peuple y parle le français, j’ai tout de même dû composer avec une nouvelle réalité en lien avec la sécurité. Les Sénégalais sont très accueillants et chaleureux, mais comme plusieurs pays en développement, l’état de survie que vivent certains citoyens les pousse à commettre des larcins quand ils ne risquent pas de se faire prendre. Et les blancs sont plus ciblés, puisqu’ils sont associés à la richesse. Donc dès que la noirceur tombait, je devais être plus vigilant et éviter de me retrouver isolé. Ce sont du moins les consignes que mon organisation m’avait transmises.

Dans le contexte de cette expérience et du couvre-feu que je m’étais fixé autour de 22h, j’ai fini par me créer une forme de routine qui, graduellement, m’a amené à m’intérioriser de plus en plus. Puisque l’extérieur m’était moins hospitalier et que j’avais accès à un balcon qui donnait sur la mer, j’avais pris l’habitude d’aller y méditer tous les soirs, transporté par les sons de la mer.

La verticalité

Mes méditations prolongées sur ce balcon m’ont permis de contacter des dimensions spirituelles nouvelles de mon être et plus cela évoluait, plus je vibrais à un rythme élevé. Cet état m’avait amené à percevoir mon être dans sa verticalité, unissant le haut et le bas à travers mon corps physique qui semblait agir comme un pont entre le ciel et la terre. À partir d’un certain état d’être, une période qui a duré environ deux ou trois jours, je ressentais une telle sensation d’union avec moi-même que tout mon corps physique vibrait.

Au fur et à mesure de l’évolution de ces sensations, j’ai commencé à percevoir mon humain sous un nouveau jour. Déjà, cette impression d’hostilité extérieure avait créé en moi une nouvelle réalité qui m’amenait à ressentir de plus en plus de compassion pour l’être humain que je suis, qui était à ce moment captif de son environnement immédiat. Je me suis mis à contempler tous les efforts que j’avais investis dans ma vie pour réaliser mes rêves et je constatais l’impasse dans laquelle je me trouvais. J’avais continuellement la sensation que quelque chose était sur le point de se manifester, et pourtant, je voyais bien que ma vie ne correspondait pas à ce que je souhaitais. J’étais devenu prisonnier, à l’autre bout du monde, alors que je rêvais de magie et d’union.

«Bientôt» était devenu le mot le plus récurent de mon vocabulaire intérieur. Je m’y accrochais pour éviter de ressentir ma désillusion. À un moment, j’ai eu un choc. C’était comme si j’étais sur le quai d’une gare et que j’attendais un train invisible. Je me suis vu devant ce mirage à espérer ma vie rêvée, d’un «bientôt» à l’autre, pour réaliser que cela ne se produisait jamais. Oui j’étais rendu au bout du monde, engagé dans un projet au potentiel de rayonnement international, mais dans des conditions de vie difficiles, en suradaptation et en isolement, avec un mandat qui ne me donnait pas la sensation de faire une différence dans la communauté où j’étais. Je me disais que ça ne pouvait pas être cela ma «vie rêvée».

Après le choc passé à constater ma désillusion, j’ai été poussé intérieurement à contempler l’humain que je suis à partir de ma verticalité, de cet état d’être décrit précédemment. Je voyais tous les efforts que j’avais mis en place pour en arriver là, alors que je ne pouvais que constater le manque de joie profonde que je ressentais dans ma vie. Tout me semblait requérir des efforts et de la détermination, alors que je me sentais continuellement évalué sur mes intentions et mon niveau d’engagement qui me permettraient, selon ce que je croyais, de «gagner mon ciel» sur Terre.

La perspective de Dieu

Dans ce moment de lucidité accrue, alors que je rencontrais une dimension plus intime de mon incarnation, j’ai commencé à contempler mon humain avec un regard de plus en plus amoureux. C’était comme si je m’observais à partir de la perspective de Dieu. Je voyais tous les gestes que j’avais posés par le passé afin d’atteindre mes buts, tous ces efforts investis pour que ma vie concrète corresponde à mes idéaux. Je faisais mon possible pour retrouver la paix et la lumière, je trébuchais parfois, et me relevais invariablement ensuite. Et malgré ma détermination, j’étais motivé par une quête qui m’apparaissait de plus en plus illusoire. Je voyais les «bientôt» se succéder, et j’observais qu’à un moment, j’aurais atteint les limites de mes capacités. La solution devait nécessairement être ailleurs.

Peu à peu, j’ai contemplé une idée qui émergeait graduellement en moi. Je voyais cette croyance qui me soufflait à l’oreille que je devais «mériter» ce ciel tant convoité sur Terre pour qu’il me soit enfin offert. J’avais fini par croire que mes efforts constituaient une sorte de banque de données, tel un système de pointage dont les unités pourraient un jour être échangées contre des points bonheur.

J’étais là, complètement observateur de mon l’illusion, tout en ressentant mon être d’un point de vue universel. Et à ce moment, j’ai eu une envie irrésistible de me prendre dans les bras et d’accueillir cet humain que je suis : celui qui souhaite aimer et être aimé, mais qui parfois a peur d’être humilié et trahi, et qui se referme sur lui-même. Celui qui, enfant, tentait par tous les moyens d’attirer l’attention de son père pour être reconnu, et qui désespérait d’y arriver. Son père devenu «ses pairs» une fois adulte, je voyais celui qui cherchait continuellement les regards d’approbations des adultes qui l’entouraient.

Cet être-là que je rencontrais, celui que je nomme l’humain-en-voyage-sur-Terre, me demandait d’être aimé et de retrouver sa place au cœur de mon voyage spirituel. Pour moi, c’était un aspect de mon incarnation qui voulait «réintégrer la maison de Dieu». Je comprenais que si je lui refusais mon amour, c’est tout l’Univers qui, à travers moi, le rejetait. Via cette expérience expansive, j’étais devenu l’Univers et c’est Dieu qui s’exprimait à travers moi, en tant que moi. J’assumais alors le rôle de m’accueillir moi-même, car il m’incombait de le faire si je voulais que l’Univers m’accueille.

Revenir à la maison

Pour moi, redevenir le Maître de sa vie veut dire «ramener tous les aspects de soi à la maison», ce qui implique nécessairement d’inclure l’humain et toutes ses expériences dans l’équation. Nous ne pouvons pas l’abandonner sur Terre dans l’espoir de retrouver enfin sa lumière, car l’illusion de nous croire ainsi épurés et allégés de nos ombres en les rejetant ne fait que les nourrir. Il n’est pas possible de retrouver sa lumière, si l’on choisit de rejeter des aspects de soi au passage.

C’est cela qui crée les véritables drames de nos incarnations. Non pas le fait d’habiter sur une planète inhospitalière et inéquitable, mais la violence du regard que nous posons parfois sur notre propre humain qui fait son possible pour retrouver sa lumière, sa joie, et créer sa vie rêvée. Faire de cette planète le jardin d’Eden promis par tant de religions, c’est de comprendre et de ressentir que ce jardin est déjà ici, sur Terre, précisément là où nous sommes. Il correspond à l’amour et à la reconnaissance de l’être humain-en-voyage-sur-Terre, et de son parcours pour redevenir l’Homme-Dieu, le Dieu-Homme.

Si nous ne nous offrons pas ce regard compatissant envers nous-mêmes et continuons d’entretenir l’illusion que nos limitations sont des obstacles à notre lumière, la vie nous le reflète en amplifiant ces obstacles dans notre vie. Et alors, nous évoluons sur un chemin de croix et nous nous accrochons à l’espoir que le prochain «bientôt» sera le dernier, ou l’avant-dernier, ou le précédent, et ainsi de suite. Cette illusion n’a pas de fin, elle s’arrête quand nous le choisissons.

Évoluer à son rythme

Partir réellement d’où l’on est dans la vie au lieu d’où l’on aimerait être est une clé qui, personnellement, m’a permis de développer un regard de compassion envers mon être humain-en-voyage-sur-Terre. Cela m’a appris à suivre et à respecter mon propre rythme d’évolution. Trop souvent, la comparaison nous éloigne de nous en nous faisant croire que nous devrions être ailleurs, que nous devrions être autre chose que ce que nous sommes. Et sans s’en rendre compte, cela nous amène à regarder nos limitations avec mépris, les voyant comme des obstacles à notre déploiement.

Sur mon balcon en Afrique, j’ai réalisé que la sensation continuelle d’adversité et d’emprisonnement que je ressentais dans ma vie provenait de cette illusion que je nourrissais en moi. Je croyais que je devais conquérir mon être pour planter mon propre drapeau à son sommet, et ce faisait, j’avais fait de ma vie un chemin de croix qui me permettait de justifier ma conquête. Même si j’avais continuellement l’impression de me rapprocher de mon but, les «bientôt» se succédaient et j’étais toujours au même endroit, prisonnier de ma réalité.

Quand j’ai compris cela, tout s’est éclairci. J’ai transformé mon regard intérieur pour créer une nouvelle réalité de douceur, de joie et d’expansion, et dans les heures qui ont suivi ma reprogrammation, j’ai entendu une voix en moi me disant qu’il était temps pour moi de revenir au Canada. C’est ce que j’ai fait, et plus rien n’a été pareil par la suite. Les voyages qui ont succédé cette expérience m’ont renvoyé une nouvelle image de mon être, à la fois beaucoup plus engagé dans des projets concrets, mais aussi vivant une grande légèreté sur un chemin où la joie et l’harmonie pouvaient maintenant m’accompagner.

Expérience d’autoguérison

Récemment, je me suis blessé en pratiquant un sport que j’aime beaucoup. Fort de toutes mes lectures sur la spiritualité et de mes années de méditation, j’ai effectué une expérience d’autoguérison afin de rétablir mon bras. J’ai élevé mon rythme vibratoire et j’ai visualisé / ressenti mon membre comme étant déjà guéri. Après les quelques minutes qu’a duré cette expérience, j’ai observé que ma douleur était tout aussi présente qu’avant l’exercice. Je suis alors entré en méditation profonde pour questionner mon être, et j’ai reçu que je n’étais pas encore rendu à ce niveau d’autoguérison, que c’était prématuré pour moi de chercher à obtenir des résultats instantanés. On me disait que ce serait éventuellement possible, mais pas en ce moment dans ma vie.

Sans trop réfléchir, j’ai mis de côté cette expérience pour poursuivre mes activités, avec l’envie de guérir le plus rapidement possible, sachant que le temps serait mon meilleur allié. Après deux semaines de retrait de mon activité sportive, je constatais, à mon grand désarroi, que mon bras n’était toujours pas guéri et je ne voyais pas d’amélioration. Non seulement mon expérience d’autoguérison ne l’avait pas «réparé», mais rien n’avait changé depuis. Je ne comprenais pas ce qui se passait.

Quelques jours plus tard, après l’une de mes méditations, j’ai posé la question sur la situation, et tout d’un coup, ça m’a frappé. Quand j’ai terminé mon exercice d’autoguérison deux semaines plus tôt et constaté mon incapacité à apporter une différence immédiate à mon état, j’ai jugé mes aptitudes de guérison et le rythme de récupération de mon corps. Je voulais que ça aille plus vite, et dès lors, je suis entré en dissonance avec mon être. Ça m’a sauté aux yeux que par ce simple exercice d’autoguérison et «l’échec» qu’il a représenté à mes yeux, je me suis jugé et aussitôt fait, j’ai alourdi précisément ce que je voulais stimuler.

Après avoir réalisé mon erreur et la lourdeur du regard que j’avais posé sur moi, j’ai retiré les jugements et me suis rappelé l’importance de «partir d’où j’étais» au lieu «d’où j’aurais aimé être» pour mieux m’accompagner. Et magiquement, j’ai aussitôt ressenti l’énergie y circuler de nouveau et mon bras s’est remis à guérir. L’exercice d’autoguérison pouvait maintenant agir, au rythme parfait, sans le sable dans l’engrenage que j’avais ajouté. Quelques jours plus tard, j’étais presque rétabli, alors que la douleur avait auparavant duré près de trois semaines, sans aucune amélioration.

Les ailes de l’amour

En vérité, c’est l’amour et la compassion envers l’humain que nous sommes qui ouvrent la porte à nos pouvoirs sur Terre. Il n’y a rien à conquérir, nous sommes déjà rendus. Nous l’avons oublié, voilà tout. Et c’est sur les ailes de l’amour de soi – et de tout ce que cela implique – que le chemin du retour à la super conscience peut s’effectuer.

S’aligner avec son plan de vie veut dire vivre des expériences qui nous apportent une joie réelle et profonde, peu importe ce qu’elles sont. Il existe autant de chemins de vie qu’il y a d’humains sur Terre et aucun parcours n’est similaire à un autre. Le but n’est donc pas de suivre le chemin des autres, mais de s’en inspirer pour découvrir le sien, celui qui nous apportera une joie réelle et qui nous rapprochera de l’Homme-Dieu, le Dieu-Homme que nous sommes.

Les aventures que j’ai vécues dans les dernières années m’ont permis de réaliser que mon parcours spirituel pouvait être joyeux et agréable, tout en m’amenant à découvrir mes étonnantes (et très pratiques) capacités d’adaptation. Tous les projets que j’ai vécus ont présenté une gradation dans l’expérience de la légèreté et de la joie, mais c’est une fois rendu en Irlande que j’ai constaté comment la vie pouvait être à la fois douce et stimulante.

Je comprends aujourd’hui que la joie, la douceur et l’harmonie peuvent faire partie du voyage et qu’il est possible de transformer le chemin de croix en jardin de fleurs où chacune des odeurs sur le parcours représente une nouvelle aventure à découvrir. Cette voie m’a appris à être bienveillant envers moi-même, et lorsque je m’éloigne de cet état, je me souviens de la douceur du regard de l’Univers en mon endroit. Par résonnance, lorsque je deviens ce regard et que je l’incarne concrètement, c’est l’Univers tout entier qui s’exprime à travers moi. Et la douceur que je rencontre dans ma vie me le rappelle continuellement.

Je suis heureux d’avoir pu partager avec vous ce nouvel enseignement sur l’amour de soi qui, je l’espère, aura su éclairer votre chemin. Vous aurez compris que le but ici n’était pas de parler de moi, mais de vous présenter mon parcours pour inspirer le vôtre. Sur ce, je vous salue et vous souhaite un futur béni, sachant qu’il prend naissance au présent.

Salutations à tous

Par Simon Leclerc

… au service de la Grande Fraternité Humaine et Universelle

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Écrit le 9 février 2018, par Simon Leclerc (www.psychologiedelame.com)

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