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De la patience, il en faut, sur la voie évolutive


La patience désigne la vertu qui fait supporter avec calme les douleurs, les contretemps, les malheurs, les infortunes, les désagréments et les injures, et qui garde courageux dans l’action nécessaire; ou la qualité qui fait qu’Un être persévère dans une activité ardue, un travail de longue haleine, une entreprise difficile, sans se décourager. Parfois, elle dévoile la maîtrise de l’agressivité, de l’hostilité ou de la colère.

En fait, il s’agit de la faculté de se maintenir intérieurement en paix pour entrer en harmonie avec l’Univers. Comme attribut de Dieu, elle rappelle que l’Être suprême constitue la persévérance inlassable qui agit toujours à point nommé. Il ne saurait réagir aux moindres maux, aux incommodités, aux injures, aux critiques, ni à aucune forme de haine, dont il n’a du reste aucune conscience, de sorte qu’il ne conçoit nulle épreuve ni aucun défaut.

Quoi qu’il en soit, cette qualité ou vertu est une clé très importante et essentielle pour avancer sur le chemin de la vie et de l’éveil à vous-même. Qu’est-ce que réellement la patience? La patience, c’est un état d’ouverture, d’observation et de détachement concernant toutes les situations de la vie. Dans cet état d’esprit, des transformations et des changements magiques se produisent en vous. Simplement parce que vous créez intérieurement une terre fertile où vous allez faire pousser tout ce que vous souhaitez réaliser et qui vient de votre cœur. Pensez-vous que les fleurs dans la nature vivent de l’impatience quand le soleil n’est pas présent? Bien sûr que non, elles ne connaissent pas l’impatience parce qu’elles prennent le temps de vivre et de se laisser porter par la Vie et d’accueillir ce qui est présent. Quand il pleut, il pleut; quand il neige, il neige; quand il vente, il vente; tout cela est utile pour la vie. Les fleurs acceptent avec amour et détachement les différentes manifestations de la vie.

Et les êtres humains, quand c’est désagréable, que font-ils dans leur vie? Quand ils sont impatients et centrés uniquement sur leurs nombrils, ils engendrent des énergies d’impatience inconsciemment sur la terre et à l’intérieur d’eux. Lorsque cet état est présent, ils arrosent et font pousser la graine de l’impatience dans leurs corps et cette semence grandit. Un jour, elle prend la forme d’une forte énergie qu’ils ne peuvent plus contrôler et qui agît à l’intérieur d’eux, au-delà de la volonté. À cette étape, il y a bien souvent des coupables, c’est à cause des enfants, du conjoint, du père, de la mère ou bien des éléments externes… qu’ils sont impatients. Ils ont tout simplement oublié que ce sont eux qui ont arrosé et fait grandir la graine de l’impatience dans leurs corps.

Comment développer la vraie patience? Et bien, c’est simple: lorsqu’on sent l’impatience cogner à la porte, on détourner son attention de la cause de cette impatience et de son nombril. On dirige son attention sur ce qui est présent autour de soi et sur ce qui est d’une grande beauté (personnes, objets, odeurs, couleurs, paysages, sa respiration, qualité…). On se veut tout simplement curieux et ouvert à observer ce qui produit le calme en soi. Lorsqu’on l’a trouvé, on porte son attention sur sa découverte et on observe comment l’impatience se transforme en patience et comment on peut, en quelques instants, devenir centré comme la plus belle des fleurs qui accepte et observe ce qui est présent.

La patience naît de la maîtrise de l’agressivité, mieux dit, de l’impulsivité et de la précipitation qui écarte les frustrations. Tout vient à son heure et à son temps, il suffit de dépasser ses doutes. Pour comprendre un ensemble complexe, il faut prendre le temps d’intégrer l’information qui le concerne point par point. On se sentira accablé si on brûle les étapes. La confusion s’installe si on cherche à faire trop vite. On peut venir à bout de toute tâche si on s’y prépare par un examen minutieux. Celui qui sait qu’il a l’éternité pour réparer les bévues de ce temps, celui qui sait que ce qu’il n’obtiendra pas de ce siècle, il pourra le réaliser plus tard, celui qui sait que s’il s’aide convenablement, le Ciel l’aidera, celui-là se libère facilement de ses contraintes intérieures, il s’affirme dans le quotidien et il se montre infiniment plus réaliste que celui qui se bat contre des moulins à vent.

On dit que la vie est trop courte. Alors, pourquoi chercher à l’écourter en souhaitant illusoirement atteindre la sagesse en une seule existence. Chacun devrait prendre son temps, avancer dans la constance et la patience. Qui peut prétendre avoir assez vécu en une vie pour mériter la sagesse des âges? Qui peut revendiquer avoir suffisamment appris pour se taguer d’une seule connaissance particulière? Que sait un individu à part ses données livresques et pratiques? Les réponses viennent en peu de mots : il reste tout à apprendre.

Espérer aboutir au Ciel pour toujours, c’est appeler une lumière sur son monde sans espérance pour ses lendemains. Car on ne peut expérimenter qu’ici-bas. Cela fait partie du secret de la sagesse que de découvrir que ce temps, le plus précieux, n’est qu’un passage, avant bien d’autres, qu’une convention pour la durée d’un jeu, qu’une épreuve de plus pour affermir sa volonté d’ascension. S’instruire dans la patience, c’est savoir qu’être, c’est vivre, mourir et renaître sans fin, toujours plus conscient et réalisé. En cela, la patience amène à triompher en bout de ligne, même après des millions de chutes. Elle évite de céder à l’abandon et de se contenter du compromis d’une expérience médiocre. La patience qui dénoue, au lieu de trancher, assure une guérison plus stable et une conquête plus durable.

Tous ne le savent que trop, la patience mène à bien, mais la précipitation ne mène à rien. Elle constitue l’essentiel et le meilleur de la sagesse, celle de savoir quand agir ou quand rester inactif, quand parler ou quand se taire, quand travailler ou quand se reposer, quand se laisser porte par l’énergie d’un cycle ascendant ou quand se retirer en soi et attendre que la prochaine vague arrive. Elle représente une profession de foi à l’égard du Plan divin. C’est un constat qui prouve que sa vie présente est ce qui convient le mieux, telle qu’elle est, au rythme où elle se déroule, car on l’a créée pour qu’il en soit ainsi. Il ne reste qu’à la modifier à son goût par ses propres efforts de transformation. Sur le plan physique, manifester sa volonté prend forcément du temps, alors, autant s’y faire. Il n’existe pas de raccourci évolutif. Il faut respecter sa décision d’expérimenter sur le plan physique en prenant le temps nécessaire pour accomplir sa mission cosmique. Dans ce plan d’existence, la lenteur apparente des phénomènes, de la cause à l’effet, a sa raison d’être. Elle permet de réaliser pleinement les liens mal compris de ses entreprises qu’il faut unifier en soi-même.

Comme on dit, «Patience et courage / Font mieux que force ni que rage», répétant le propos d’un auteur classique dans ses vers.

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La loi de la Patience est d’abord révélée par le règne minéral qu’elle régit. La patience est la vertu qui consiste moins à supporter avec équanimité les désagréments et les malheurs qu’à persévérer dans ses entreprises avec constance et détermination, en gardant sa sérénité. Un Sage disait que cette attitude implique moins la passivité devant la durée du temps que le détachement intérieur, la non-attente, la centration sur l’Instant immédiat ou éternel au-delà du temps profane. Dans sa démarche spirituelle, le chercheur se désole souvent de ses lenteurs, dans sa difficulté à prendre de l’expansion. Il devient pensif, il se déprime, il se déçoit, il se décourage. Il aimerait tant voir s’exprimer les fruits de son labeur à brève échéance.

Mais tout doit se poursuivre de façon progressive, en accord avec son rythme personnel, sa fréquence cosmique et les cycles naturels. S’il en était autrement, il ne pourrait supporter un changement trop radical. L’être humain représente une globalité: en accélérant ses processus évolutifs, il accélère aussi l’élimination de ses séquelles involutives. Il en souffrirait tellement qu’il renoncerait ou en mourrait. Il faut savoir se préparer avec soin, en se hâtant lentement. La période de préparation est primordiale et c’est la plus longue. Elle prépare l’éclosion de la graine, puis l’explosion de la fleur. Tout ce qui est délayé rapporte des intérêts composés.

Nul ne devient un virtuose en un jour. Pour y arriver, un être gagne à s’exercer ou à répéter avec méthode et discipline, de façon consciencieuse, jour après jour. Il peut se permettre de paresser à l’occasion, mais jamais longtemps. Il n’existe aucun raccourci sur le Sentier. Toutefois, les temps pressent du fait que les êtres incarnés ont tellement tardé à se mettre en marche!

Joseph de Maistre assurait: «Savoir attendre est un grand moyen de parvenir.» Il faut attendre le moment favorable, profiter des bonnes occasions, en restant alerte. Quant à Alfred de Musset, il a rappelé : «L’homme sans patience est une lampe sans huile.»(Alfred de Musset) La patience sert à s’exercer à vivre dans le présent sans être contrarié et à écarter les accidents bêtes qui pourraient résulter de la hâte ou de la précipitation. Elle réduit la tension et les blocages d’énergie.



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